Silence on traque !!!

20 décembre 2013

Silence on traque !!!

Le palais de la République
Le palais de la République- Sénégal

La traque des biens mal acquis se poursuit au Sénégal depuis mai 2012. Tous les dignitaires qui sont impliqués dans les détournements des deniers publics effrénés et sans retenue sont des proches et des partisans politiques de l’ancien président Wade. Des fonds dégagés pour l’Organisation de la conférence islamique (OCI), au Fesman, en passant par le ministère de la Femme et de l’Enfance, l’affaire Sudatel, un marché de matériels agricoles gagné par Aïda Ndiongue, le marché des produits phytosanitaires du plan Jaxaay avec Aziz Diop, la Direction de la SAR et du Port autonome de Dakar, la question agitée de la Lonase et celle de la Direction de la Sénélec etc., aucun compte n’a été demandé, publiquement, à ces dignitaires par le président Wade. Au contraire, l’ancien président de l’Assemblée nationale d’alors,  Macky Sall, avait été sévèrement sanctionné pour avoir convoqué le fils du président pour l’entendre sur ces fonds de l’OCI, réduisant son mandat de 5 à 1 an. Un scandale institutionnel. N’eût été l’arrivée de ce même Macky au pouvoir, ces dignitaires seraient encore restés peinards, sans être inquiétés et n’auraient de compte à rendre à personne, même pas au peuple sénégalais dont les deniers ont été dilapidés. La seule réactivation de la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite) par le président Macky, est déjà, une belle réussite de son mandat, dans cette lutte contre la saignée des finances publiques, encore un mal du régime de Wade et qui fera date dans l’histoire du pays. Incommodés et visiblement dans l’embarras, ses partisans, à court d’arguments, crient à la chasse aux sorcières. Si demander à des responsables qui ont géré des fonds publics de rendre compte de leur gestion au peuple, est une chasse aux sorcières, alors, qu’à cela ne tienne, que le président Macky poursuive cette chasse car, sans l’ombre d’un doute, il est sur une bonne voie et que, tous les deniers détournés soient remboursés jusqu’au dernier centime, sans faiblesse ni état d’âme. La Crei a crevé la panse de la gestion gabegique du régime précédent et le menu fretin, asphyxié, par ce que hors de son milieu naturel, le PDS (Parti démocratique sénégalais), frétille dans ses derniers soubresauts, dans une prison, en attendant d’être jugé. Pendant ce temps, le grand « requin blanc», lui, est toujours libre de ses mouvements et nage en eaux calmes dans les pays du Golfe et en Afrique. Une manière bien cavalière de narguer le peuple sénégalais au vu de sa sortie peu honorable du pouvoir et à l’écoute de ses récents propos tonitruants et trop affirmatifs d’Abidjan. La Justice est seule habilitée à disculper. Après tout, pas mal de chefs d’Etat sont poursuivis, dans le monde entier, après leur départ du pouvoir, pour une raison ou pour une autre. Pourquoi serait- il, lui, une exception ?

Au demeurant, pourquoi ne jetterait – on pas un coup d’œil, ne fouinerait – on pas dans les dossiers des « Grands chantiers du chef de l’Etat » de ce dernier ?

Idrissa Seck partage avec lui, la similitude de cette histoire de « chantiers », ironie du sort, et à cause desquels il a été envoyé en prison. Une drôle de coïncidence qui devrait mettre l’ex-président dans la gêne et mal à l’aise. Idrissa, lui, s’est acquitté de l’obligation de rendre compte au regard de ses « chantiers de Thiès » et a été blanchi par un non-lieu ; Wade lui, non, par rapport à ses « Grands Chantiers du chef de l’Etat » et par rapport à sa gestion du pays. Le peuple sénégalais attend pour savoir. Et il ne saura jamais, peut-être, parce qu’il est le dindon de la farce. Les régimes politiques qui se sont succédé jusqu’en 2012, se sont toujours payé sa tête, hélas !

Le mérite de cette traque reste salutaire, non seulement pour la récupération de l’argent détourné, mais aussi, parce que celle-ci est, à la fois, un avertissement et une dissuasion pour tous ceux qui auraient ce penchant délictueux et malhonnête, dans le présent comme au futur.

L’Enseignant, l’académicien des Beaux-Arts et le peuple sénégalais, dans sa couche éveillée ne disent, tous, que la même chose, Wade n’aurait jamais dû diriger le Sénégal. Quant à Macky, il n’est là que depuis deux ans à la tête du pays décharné dont il a hérité. Le juger maintenant serait trop prématuré pour n’avoir pas encore fait, comme Wade, deux mandats. Les discours de politique politicienne, insipides et terre à terre de l’opposition, n’ont que la prétention d’intoxiquer l’opinion nationale et internationale puisque ces opposants n’ont pas d’autre alternative. Même s’il a été trop longtemps berné, le peuple n’est pas dupe ni naïf, encore moins.

Que ses dirigeants politiques se le tiennent pour dit. Ou ils font des résultats ou ils s’en vont et cèdent la place à d’autres. Et ces résultats devraient se traduire dans le vécu quotidien des masses défavorisées par une amélioration de leur niveau de vie, au sens le plus large. Elles n’ont que faire de ces ponts et échangeurs, de cette autoroute à péage et d’aéroports internationaux, de ces investissements de prestige qui ne concernent que les nantis de Dakar, les étrangers et les touristes. Un essor économique qu’elles ne sentent pas dans le panier de la ménagère et dans leur vie de tous les jours, au détriment de leur propre développement social accès sur leurs besoins réels et immédiats. Cet essor économique scinde le pays en deux franges : une minorité au niveau de vie très élevé, la classe aisée, et la majorité des populations pataugeant dans une vie de misère, croupissant dans des taudis de la banlieue et dans des villages qui n’existent que de nom, tant le dénuement est affreux et insoutenable.

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