Gouffres à milliards

1 janvier 2014

Gouffres à milliards

Le chef de l'Etat sénégalais
Le chef de l’Etat sénégalais

Si la politique définie au sens noble du terme, est une administration de la cité dans le sens de ses intérêts bien compris, elle est, pour certains citoyens parvenus au pouvoir, une occasion de s’enrichir plus ou moins dans la retenue, dans le dos et au détriment des populations. Et les rares dirigeants politiques honnêtes, mus par une sérieuse volonté de respecter le serment prêté lors de leur investiture, s’emploient à corriger d’abord, le mal déjà fait au pays et, simultanément, à poser les jalons d’un véritable développement économique et social de la nation

Le Président Macky s’inscrit dans cette dynamique avec son gouvernement à la tête duquel se trouve Mme Aminata Touré, son Premier Ministre.

Voilà pourquoi, il a engagé le pays dans une série de REFORMES pour assainir l’Administration, le climat social et le monde des affaires. Nous avions déjà dit dans un article précédent, non publié et intitulé « lettre ouverte à Mr Macky SALL, Président de la République » qu’une « Réforme qui ne fait pas mal, ne corrige pas le mal déjà fait et ne prévient pas le mal, est inutile ».

Dans cette ordre d’idées, le Président Macky n’est pas tombé dans le piège de la facilité, en reconduisant, au nom de la continuité de l’Etat, les projets laissés par l’ancien Président sortant et dont certains étaient tendancieux et couteux (dotation de véhicules aux chefs de villages par exemple.). Il a ainsi renoncé à bon nombre d’entre eux, pour des raisons qui lui sont propres. L’objectivité de son diagnostic l’a conduit à prendre une attitude critique et constructive, dans le sens d’une politique de Redressement et d’un Assainissement des Finances publiques, dans la gestion rationnelle du pays.

L’une de ses Réformes, le regroupement de beaucoup d’Agences comme l’Anama et d’autres, en une seule entité, a fait déjà grincer des dents, les Marchands ambulants, ce qui nous conforte dans notre point de vue. Un regroupement bénéfique et salutaire pour les finances publiques, même si, au demeurant, il fait mal, mais un mal nécessaire qui cache un bien prenant en compte les intérêts de l’ensemble des concernés, dans la nouvelle Agence.

La Suppression de 40 agences, inutiles, pléthoriques et budgétivores à souhait, la Suppression, à partir de janvier 2014, des maisons conventionnés, depuis de début de l’indépendance, pour certains services administratifs, pour le logement de fonctionnaires, déjà attributaires d’indemnités de logement avec ordres de recettes et la Suppression du Sénat dont 60% de l’effectif étaient dévolus au bon vouloir du Président de la République pour des recasements politiciens de la pléthore de ses militants en mal de poste de responsabilité, dans les régimes antérieurs, participent de cette volonté de redressement et d’assainissement de la gestion du pays.

Le Projet de Réduction des loyers exorbitants, pour les ramener à un caractère social de niveau acceptable et supportable, en normalisant le taux, selon le standing, la surface habitable, la situation géographique, l’accessibilité et d’autres critères à dégager, va, dans le sens d’une meilleure prise en compte de la politique sociale du pays, en matière de logement. Ce projet ne manquera pas, non plus, de susciter la réaction des propriétaires d’immeubles à louer.

La réduction drastique des salaires faramineux des Directeurs Généraux des Sociétés d’Etat, est bien accueillie dans une totale approbation populaire qui ne pouvait comprendre, l’énormité d’un émolument mensuel de près de dix (10) millions, destiné à une seule personne. Ce qui explique pourquoi, ceux –ci étaient les pourvoyeurs de leur parti politique au pouvoir. Cette réforme a créé des frustrations et des mécontentements, dans la discrétion, normal, parce qu’elle a mis fin à des avantages et intérêts particuliers.

L’audit de la fonction publique révélant 1017 agents suspendus, 12 221 cas de litiges qui posent problème et qui seront soumis au billetage pour identification avec la présence physique obligatoire, aura été l’hécatombe, dans la politique de pillage des ressources de la Nation par le régime sortant, avec certainement de la complicité. Selon nous, ces agents excédentaires peuvent comprendre des morts à la place desquels, d’autres percevaient leurs salaires, ou des doublures recevant deux salaires indus ou encore des fictifs et un surpeuplement d’effectifs payés à ne rien faire, qui suçaient le sang des pauvres contribuables sénégalais. La politique du Président Macky, déplaisante à certains, est entrain de révéler au grand jour et de mettre à nu, la politique machiavélique et hideuse de Wade pendant sa gestion du pays et qui le tient pour responsable d’une partie de cet effectif illégal, anormal qui se constituait, on le suppose, dans son dos, sous son magistère. Seules des personnes habitées par le démon de l’enrichissement, étaient capable d’exercer une telle arnaque indigne, qui méprise et piétine les valeurs morales les plus nobles de l’homme. On pourrait même arriver à se demander, si ces personnes, avec des traits physiques externes de l’homme, ne présentaient pas à l’intérieur, les caractéristiques du félin dont la seule loi qui vaille, reste celle de la jungle. Tout le reste importe peu. Le Président Macky dont la politique dérange et se dresse devant de tels personnages, prédateurs et pilleurs de la République, est tout naturellement, la personne à abattre. On peut, à l’évidence, se rendre compte maintenant, du gouffre immense et profond dans lequel le pays avait sombré et maintenu depuis plus demi-siècle et qui est une des causes, qui explique dans une certaine mesure, sa stagnation et le retard de son développement économique et social désiré tant par les couches défavorisées.

Dans sa célèbre tirade, John F. Kennedy disait : « ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous,  mais demandez–vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.» la contestation, d’où qu’elle vienne, est interpelée au premier chef. Si personne ne veut aider le Président Macky à construire ce pays, alors laissez-le travailler, ou laissez le courir droit au mur et s’y cogner pour lui ravir le pouvoir. Cela est plus honnête que de vociférer, à longueur de temps, des critiques stériles inutiles et de la diatribe, sans fondement, dans des discours de mauvais aloi et agaçants, qui ne peuvent attendre la campagne électorale des présidentielles pour laisser aux populations la liberté de choisir.
On laisse Macky faire et on attend les élections, ou bien, on le dépose avant, si on en a les moyens et le courage. C’est aussi simple que ça. L’Université, elle aussi, dans une certaine mesure, ne sort pas du cadre des gouffres à milliards. Et par rapport à l’atmosphère tendue de celle de Dakar, et consécutive à la hausse des frais d’inscription, l’Etat est seul juge car, il est l’œil du maître qui voit ce que les autres ne voient pas. En effet, il a des paramètres et maîtrise une situation qui échappe au peuple, dans la gestion complexe de l’Enseignement Supérieur. A la vue du fourmillement d’étudiants, dans cette seule Université de Dakar, dans le Reportage d’une Télévision de la place, j’étais ébahi devant leur nombre impressionnant quand, chacun d’entre eux, devait recevoir une Bourse ou une Aide et le montage financier qu’il eût fallu réaliser, dans la politique de généralisation des Bourses, dans l’ancien régime. La charge est énorme avec la mesure étendue aux autres universités du pays, en passant sous silence, les subventions des Ecoles Privées. L’Etat s’affaisse, bien évidement sous le poids des contraintes financières et l’augmentation des frais d’inscription est devenue incontournable, pour rétablir l’équilibre et réguler les rapports entre les effectifs et les charges financières. C’est en cela que réside une politique de mise à niveau et de réajustement qui a toujours été le cadet des soucis du régime sortant et que le Président Macky entreprend aujourd’hui.

On crie au scandale ! Et pourtant, certains établissements, pour le seul Enseignement Privé Secondaire, réclament des droits d’inscriptions de 35 000f et 24 000f pour la scolarité mensuelle et on ne dit rien. Que dire alors des tarifs plus exorbitants appliqués dans les Instituts Supérieurs Privés de formation. Quand on pense que l’Etat a les moyens de privatiser l’Enseignement Supérieur dans ses Universités, avec des projets de loi soumis à l’Assemblée Nationale, il y a de quoi mettre de l’eau dans son vin et négocier. Cette négociation, si elle était menée au départ, dans le calme, la sagesse et l’objectivité, à la place des violentes contestations inutiles, bruyantes et préjudiciables, cet étudiant n’aurait pas perdu son œil, pour que ses camarades et sa famille souhaitent, ensuite, sa prise en charge par le Gouvernement. Si d’aventure, élèves et étudiants parvenaient à dicter leur volonté et leur loi à l’Etat, le pays deviendra ingouvernable parce que derrière chaque élève et chaque étudiant, il y a un Parti politique. Car, l’erreur monumentale d’un Ministre de l’Education Nationale, aura été de permettre l’intrusion de la politique dans le Système éducatif, du lycée à l’Université, à partir des années60, il y a 53 ans. La totalité de ces étudiants contestataires ou non, n’était pas encore venue au monde. Le temps colonial n’aurait jamais toléré et laissé, loin s’en faut, une telle agitation, un relent de comportement d’enfants gâtés, impunie.

En conclusion, des sommes d’argent colossales économisées dans ces opérations d’Assainissement et de Redressement de la gestion du pays, serviront à financer des projets d’investissements plus utiles à la Nation et mieux adaptés aux besoins réels des populations nécessiteuses.

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